L’Association Interculturelle du Val de Bièvre (AIVB) a organisé une soirée-débat, le 19 mai 2014 à 20h, à la salle André Maigné du Kremlin-Bicêtre sur le thème : « Jusqu’au bout de la vie. Les religions aux côtés de l’Homme. La dignité en question ». Près de 200 personnes étaient présentes et ont suivi avec attention les interventions de nos trois conférenciers.
C’est Michel SERFATY, professeur émérite des Universités, spécialiste de Massorah et de lexicographie biblique, rabbin de l’Essonne, président de l’Amitié Judéo-Musulmane de France, qui a pris le premier la parole. Il a participé, insisté sur l’historique de la relation du judaïsme avec les autres religions et sur la déclaration commune juive-catholique du 27 mars 2007 soutenant et précisant la loi Leonetti du 22 avril 2005 relatives aux droits des malades et la fin de vie. Cette loi française interdit les pratiques d’euthanasie, empêche l’acharnement thérapeutique à l’égard des malades en fin de vie, et permet au patient de demander, dans un cadre défini, l’arrêt d’un traitement médical trop lourd. La volonté du malade peut être exprimée par le biais de directives anticipées ou par le recours à une personne de confiance. La loi propose de développer en même temps les soins palliatifs donnés aux patients en fin de vie, afin de prendre en compte leurs souffrances. Le rabbin a aussi présenté la conception juive à l’égard du mourant et de l’agonisant.
Marie-Dominique TREBUCHET, théologienne moraliste, enseignante à l’Institut Catholique de Paris, vice-présidente de l’Association des bénévoles en soins palliatifs auprès de la Maison Médicale Jeanne Garnier à Paris, a mis l’accent sur les pratiques de l’Église à propos de la solidarité avec l’être humain, pratiquées tous les jours à Jeanne Garnier. Elle se place entièrement en accord avec la loi Léonetti et avec l’objectif de diminuer et si possible supprimer les souffrances des malades en fin de vie, avec les conséquences possibles sur la durée de vie restante. L’accompagnement psychologique, spirituel, est important dans les soins palliatifs. Elle a développé deux niveaux : le niveau ecclésial ou institutionnel avec l’aumônerie de la santé et le niveau personnel, l’engagement chrétien envers les malades.
Enfin l’intérêt de Ghawthy HADJ EDDINE SARI, enseignant universitaire, conférencier pour la Fédération européenne des réseaux scientifiques, auteurs de plusieurs ouvrages sur l’éthique, la bioéthique et les Droits de l’Homme, a porté sur la reconnaissance et le respect de la vie de tout être humain. Le respect de la vie de l’autre passe par le respect de la vie de soi.
Les trois intervenants ont affirmé que la dignité est intrinsèque à notre nature d’homme ou de femme : nul, pas même nous même, ne peut l’ôter à l’Homme dépositaire d’une part, même minime, de l’image de Dieu. Ils ont répondu aux nombreuses questions de la salle, en particulier lors de questions portant sur des fins de vie douloureuses et difficiles