Noël : quel est le sens de cette fête ?

« Mais l’ange leur dit : Soyez sans crainte, car je vous annonce la bonne nouvelle d’une grande joie qui sera pour tout le peuple : aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur (évangile selon Luc chapitre 2 versets 10 et 11). »

Luc est l’un des évangiles du Nouveau Testament qui parlent de la naissance de Jésus. Le chapitre 2 raconte que Jésus est né à Bethléem, qui signifie maison du pain, lors du recensement ordonné par l’empereur romain César Auguste.

Nous sommes à quelques semaines de Noël. Beaucoup l’attendent avec impatience. Noël fait désormais partie du patrimoine humain. Il n’y a aucune autre fête chrétienne d’une telle ampleur qui conjugue à la fois la faveur populaire et la course effrénée aux cadeaux. Pour nos contemporains, Noël est avant tout la plus grande réunion familiale annuelle qui peut rassembler toutes générations confondues. Il y a un transfert de la fête religieuse vers la fête de famille, car nombreux sont ceux qui vivent Noël sans aucune dimension religieuse.

Sans négliger l’importance de la dimension familiale et sociale de cette fête, et la joie qu’elle procure aux uns et aux autres, Noël est d’abord une fête chrétienne qui célèbre la venue du Christ Sauveur. Le terme salut est central dans la Bible. Mais, de nos jours, il n’a apparemment plus la même pertinence. Pour la plupart des gens, c’est un mot usé, vieilli, désuet, marginalisé, une notion obsolète, sans saveur dans un monde sans sauveur. La préoccupation du salut n’est pourtant pas totalement absente aujourd’hui. Le salut prend son sens en fonction d’une situation de perdition, où l’être humain expérimente l’aliénation de l’existence. Dans un monde sans repères, sans certitudes, sans valeurs sûres, on voit ressurgir confusément une soif de sens de la vie.

Mais de quoi le Christ sauve-t-il ? Il sauve du péché. Ce mot ne dit plus grand-chose pour nos contemporains. Quand on évoque le terme péché, les premiers mots auxquels on pense sont : faute, erreur, bêtise, etc. C’est une conception moraliste ou moralisante du péché. On y voit un acte ne respectant pas une règle éthique ou morale. En fait, le péché concerne d’abord la relation de l’être humain à Dieu. Il qualifie une situation dont le lien avec Dieu est perverti. C’est une rupture de l’alliance de Dieu. Et cela se traduit dans de mauvais comportements. Tout être humain est pécheur. Le salut est un don gratuit et non la récompense de ses mérites. C’est Dieu qui lui pardonne et le justifie. On vit dans une société de mérite où chacun est censé « justifier » sa vie. En Christ, l’être humain n’a plus besoin de faire ses preuves, ni de courir derrière la réussite sociale pour être reconnu et être digne devant Dieu et ses semblables puisque c’est Dieu qui justifie son existence.

Le Christ sauve aussi de la peur de la mort. La vie est fragile et vulnérable ; le monde est incertain et parfois dangereux. L’humanité est elle-même menacée par l’épuisement des ressources de la terre, la pollution, le réchauffement climatique, les effets de serre, la course aux armements de destruction massive En Christ, Dieu donne la vie éternelle que même la mort ne pourra pas détruire. Par sa résurrection la victoire du Christ sur la mort est une délivrance et un appel à lutter contre toutes les puissances destructrices. Le Christ sauve également de l’absurde ou du non-sens en révélant le sens de la vie. Il sauve enfin de l’aliénation sociale. Il libère de tout ce qui peut rendre esclave, de toute oppression et de toutes les idoles modernes.

Noël est une Bonne Nouvelle à partager. Un temps de joie pour vivre dans l’amour, la paix, le pardon, la réconciliation, et pour être au cœur de la société et du monde des signes fragiles mais opiniâtres d’une humanité fraternelle, réconciliée et solidaire.

Pasteur Lendo MAKUNGA de l’Église protestante unie du Kremlin-Bicêtre

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