La mort fait partie de la vie

Après le sabbat, à l’aube du premier jour de la semaine, Marie-Madeleine et l’autre Marie allèrent voir le sépulcre (évangile selon Matthieu chapitre 28 verset 1).

De même que Marc, Luc et Jean, Matthieu est l’un des quatre évangiles du Nouveau Testament qui racontent la vie de Jésus. Le chapitre 28 de Matthieu raconte que Jésus est ressuscité, trois jours après sa mort.

Comme chaque année, à la Toussaint, beaucoup de gens se sont rendus sur la tombe d’un être cher, un peu comme les femmes qui sont allées au sépulcre de Jésus, le matin de Pâques. C’est très humain d’aller sur la tombe de celle ou celui qu’on aimait, peu importe la date. Beaucoup pensent que c’est un geste de respect pour celles et ceux qui sont morts. Certains y vont pour nettoyer les tombes de leurs défunts et pour y déposer un pot de chrysanthèmes. D’autres s’y rendent tout simplement pour voir la tombe de la personne décédée. D’autres encore font ce rite par tradition « parce que ça se fait ». Il y en a également qui considèrent la tombe comme un lieu de mémoire…

On n’aime pas parler de la mort, et en particulier de notre propre mort ou de celle qui pourrait toucher celles et ceux qu’on aime. Cette mobilisation, à la Toussaint, qui a lieu une fois par an, est l’occasion de prendre conscience que la mort fait partie de la vie. Il faut en parler, même si notre société a tendance à l’occulter, la maquiller, l’écarter de plus en plus de la vie publique. C’est vrai que la mort peut être synonyme de gâchis, d’absurdité aveugle, d’horreur. C’est le cas avec les accidents de la route, les guerres, le terrorisme, les génocides, les assassinats, les meurtres, la famine… Mais il y a aussi la mort quotidienne qu’on peut qualifier d’« ordinaire ». Elle est souvent confisquée. En allant sur la tombe d’un défunt, nous apprenons, nous-mêmes, à mourir, à vivre avec la mort. Proche ou lointaine, la mort sera au rendez-vous. Ceux qui sont morts nous font penser à notre propre mort.

Se pose la question du pourquoi de la dénégation de la mort. Les raisons sont multiples. On peut en mentionner deux parmi d’autres. Quitter définitivement celles et ceux qu’on aime provoque la tristesse. Et puis la mort provoque une angoisse. La mort va à l’encontre de nos rêves de toute-puissance et de maîtrise, et de nos illusions de l’immortalité. Elle nous rappelle notre fragilité, notre vulnérabilité, notre finitude. Il faut la combattre, la faire retarder par tous les moyens. Mais elle fait partie de la vie. L’être humain n’est pas prêt de la vaincre. La vie humaine est limitée dans l’espace et dans le temps ; l’humain est un être inscrit dans la finitude. Il naît, grandit, mûrit, vieillit et meurt.

Dieu, qui est au début et au bout de notre vie, chemine avec nous sur nos routes. Son amour ne se limite pas à ces quelques années que nous passons sur cette terre. Il nous aime éternellement et nous promet la vie éternelle en Christ par sa résurrection d’entre les morts. Car « si c’est dans cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes. Mais maintenant, Christ est ressuscité d’entre les morts, il est les prémices de ceux qui sont décédés » (1 Corinthiens chapitre 15 verset 19 à 20). Si tout s’achève avec la mort, alors la naissance est une misère et la vie est aussi stupide qu’horrible. Mais, grâce à la résurrection en Christ notre vie a un sens, elle n’est pas absurde, et ce que nous faisons a un sens.

Pasteur Lendo MAKUNGA de l’Église protestante unie du Kremlin-Bicêtre

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