La Torah commentée: d’une génération à l’autre

La paracha Noah lue cette semaine dans les synagogues raconte l’histoire des générations ayant vécu entre Noé et Abraham, qui incluent la génération du déluge et celle de la tour de Babel, qui ont toutes deux conduit a un échec de l’humanité à remplir son rôle dans le monde.

Un midrach (avot 5.2) (tradition orale comprenant de nombreuses anecdotes) fait le parallèle avec l’histoire d’un roi qui avait des relations conflictuelles avec ses deux fils : le premier lui criait » je ne peux plus te supporter toi et des requêtes ! » tandis que le second affirmait: « c’est toi ou moi, il faudra choisir ! ».

Les dix générations qui ont vécu d’Adam à Noé ne comprenaient pas le statut unique de l’homme et n’acceptaient pas la souveraineté de D.ieu. La bible dépeint cette rébellion dans les termes les plus rudes: « Et l’Éternel vit que la méchanceté de l’homme était grande sur la terre et que tous les desseins des pensées de son cœur n’étaient que mal. Et l’Éternel se repentit d’avoir fait l’homme sur la terre”(gen 6 :5). L’humanité était alors tombée au plus bas.

C’est que les hommes de ces générations n’étaient pas prêts à assumer leur suprématie dans le monde du vivant. Semblables au premier frère, la présence D.ieu et de ses requêtes leur était devenu insupportable. Ils souhaitaient juste vivre comme des animaux.

La génération de la tour de Babel, s’est, elle, positionnée à l’extrême opposé : Ceux qui ont construit la tour étaient pleinement conscients de leur position au sommet des espèces. Ils se sont sentis suffisamment forts pour concevoir un langage universel qui les unisse tous. Mais ils ne se sont pas contentés de cela: Ne comprenant toujours pas leur rôle dans la création, ils ont pensé que le monde ne pouvait avoir qu’un seul souverain, et tel le deuxième frère de notre histoire, pénétrés de leur suprématie, se sont élevés contre leur créateur pour dire «c’est toi ou moi ».

Pourtant cette prise de conscience de leur rôle les a sauvés. Alors que leurs ancêtres avaient été jugés « irrécupérables », la génération « Babel » n’a pas été détruite mais simplement dispersée a travers la terre avec ainsi une chance de poursuivre l’histoire de l’humanité, qui a continué à osciller entre ces deux extrêmes pendant vingt générations.

Le premier selon la bible à trouver le bon équilibre fut Abraham qui s’est tenu « debout devant le seigneur » (gen 18 :22). En être humain conscient de sa valeur, il s’est présenté devant D.ieu, prêt à accepter sa domination et à obéir ses ordres, mais aussi à argumenter pied à pied avec lui afin de défendre ses semblables : « Loin de toi d’agir de la sorte, de faire mourir le juste avec le coupable ! …Celui qui juge toute la terre ne rendrait-il pas justice ?»(gen 18 :25).

Il nous donne en exemple un modèle de vie équilibré ou l’homme, confiant dans sa capacité d’assumer ses responsabilités, fait le choix d’une existence droite et juste au cotés de son prochain, déterminé a suivre les pas du seigneur.

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