La Torah commentée:l’appartenance

Paracha Bamidbar (Livre des Nombres)

La paracha de cette semaine est la première du livre des Nombres. Elle commence par le commandement de D.ieu à Moise de faire le recensement des douze tribus d’Israël.  Le commandement divin précise les critères qui s’appliquent  pour être recensé. Seuls sont comptés les hommes de plus de vingt ans appartenant à l’une des tribus : « et on les enregistra selon leurs familles et leurs maisons paternelles, en comptant par noms ceux qui avaient vingt ans et plus, chacun individuellement »(nombres 1 :18).

Le commentateur Rachi (France, 11eme siècle) explique  que ces hommes durent produire la preuve de leur appartenance, tantôt en montrant   des documents attestant de leur pedigree, tantôt en faisant appel à des témoins pour témoigner de leur naissance. Ce qui apparait dans le texte comme un  recensement calme et ordonné aurait donc plutôt ressemblé à un  fourmillement d’hommes criant et gesticulant,  tous soucieux de démontrer leur appartenance au peuple élu.

Depuis, les juifs se sont retrouvés maintes fois au cours de l’histoire dans la situation de ceux qui demandent l’asile, contraints de prouver leurs origines, de justifier leurs motivations, avec à chaque fois la peur au ventre d’être rejetés.

Les migrants d’aujourd’hui sont souvent dans la même situation,  Confinés dans un endroit précaire,  entre un passé difficile et un futur qui pourrait  s’annoncer prospère, mais seulement  s’ils arrivent à produire le bon document, à monter le bon dossier qui leur permettra de se qualifier pour une nouvelle vie.

Les migrations massives  constituent l’un des problèmes les plus douloureux de notre siècle, avec ses conséquences dévastatrices : exploitation, isolement, mortalité. La communauté juive, qui porte l’héritage des migrations forcées se reconnait dans ces migrants qui quittent leur maison pour essayer de trouver une vie meilleure, à n’importe quel prix.

Notre capacité à éprouver de l’empathie pour ces gens à la fois si différents et si proches de nous, constitue  une mise à l’épreuve de notre sens moral. Notre volonté de  les aider reflète notre  attachement à nos traditions, notre sens du devoir,  car il est écrit : « Tu n’opprimeras pas l’étranger : vous savez vous-mêmes ce que c’est que d’être étranger, puisque vous avez été des étrangers en Egypte » (exode 23 :9)

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